Country Nights
Gstaad 2004

La Suisse

L’annonce du programme fut d’emblée un choc pour la simple raison raison que les quatre noms sont classés aux meilleures places des classements country US depuis un bon nombre d’années. Pourtant, hormis le fait de féter ses 15 ans d’existence, l’édition 2003 s’est révélée être un paradoxe d’émotions puisque la prestigieuse affiche avec Mark Chesnutt, Tracy Lawrence, Joe Diffie et Terri Clark, Sarah Jory jouant sur la scène off ensuite, a d’un côté électrisé le public, et l’annonce du décès de Johnny Cash jeté un froid durant quelques minutes. Par bonheur, le professionalisme des quatre artistes a donné lieu à deux soirées un peu différentes puisque adaptées à la situation.

Les deux nocturnes présentaient tout d’abord Terri Clark puis le Rockin Roadhouse tour dont le périple a écumé les salles Américaines et Canadiennes et dont la seule étape Européenne portait la griffe de la célèbre station de sports d’hiver réputée pour acceuillir le gratin de la jet set. Ne venez pas à Gstaad pour rencontrer les célébrités car elles prennent soin d’être à l’abri des fans et des photographes. Terri Clark est imprégnée de honky tonk et de rock Californien, et lorsque highway FM Magazine lui a demandé quels étaient ses artistes rock préférées, les noms d’Eric Clapton, Rod Stewart et Linda Ronstadt sont venus les premiers. De surcroît, le présentateur de la conférence de presse au Palace Hotel avait demandé au préalable s’il y avaient des médias venant de France car Terri Clark adore Paris, et ce fût l’occasion pour Highway FM Mag’ d’engager la conversation. Terri est déjà venue à Paris, non pas en concert mais en visite privée, et elle a tout particulièrement apprécié les musées de la capitale. Son show est donc un panel de hits country rock et honky tonk, et il faut bien dire que ses premiers CDs sont plus énergiques que le dernier paru «Pain to kill». Le rappel s’est avéré surprenant à deux égards. Elle a enlevé son chapeau, et le choix des titres avait une orientation très blues, l’estampille d’Eric Clapton sur la partition, comme si Terri avait plus donné libre cours à ses goûts profitant de cette scène Européenne. La séquence acoustique en a surpris plus d’un et elle valait de l’or. Sa musique et ses shows sont de très bons exemple de country musique pour les nouvelles générations. Son répertoire incluait aussi une reprise des Judds, qui sont un duo mère-fille, Naomi et Wynonna, pour celles et ceux qui ne les connaîssent pas. «Poor poor pitifull me», «Emotional girl» et «A little gasoline» entre autres ont rappelé d’excellents souvenirs puisque ce sont les hits qui l’ont propulsé très vite au sommet de la popularité. D’autres instants étonnants, précurseurs du show suivant, avec ses talents d’imitation. Sa voix puissante lui permet de recréer le timbre vocal de John Anderson et George Jones par exemple.

Un superbe jingle promo composé d’extraits de leurs hits a servi de détonateur au show du Rockin Roadhouse tour. La configuration initiale faisait débarquer sur scène les trois chanteurs, puis, à tour de rôle, sur la base de quatre chansons chacun, ils donnaient leurs tripes au public, puis ensemble pour des reprises de classiques country et de medleys. Mark Chesnutt est certainement le plus chaleureux des trois, avec sa bonhommie et son plein d’humour. Il est toujours prêt à faire une bonne blague, et son style est teinté de cajun. Il ne tient pas en place, ce qui ne facilite pas les prises de vue, mais lorsqu’une photo est réussie, autant dire qu’elle met en relief ses facéties scéniques. J’étais enclin à la méfiance quant à revoir Joe Diffie en concert puisque ses derniers CDs proposaient du honky tonk bien trop lourd, mastoc pour ainsi dire. Quelle fut ma surprise d’entendre un son mélodique et dénué de tout excés de batterie ou de saturation. Le concert de Joe Diffie reste parconséquent la meilleure surprise du festival, et l’artiste est un homme qui aime discuter et plaisanter avec Mark. Joe Diffie est actuellement sur un petit label qui compte aussi Sherrie Austin et Craig Morgan. Tracy Lawrence, quant à lui, a toujours autant de feeling pour des ballades honky tonk dont il a le secret. Il a réellement la foi en cette musique et le nombre de hits qu’il a hissé en tête des classements country US est là pour le prouver. Il a quitté Atlantic pour Dreamworks Nashville, et son dernier CD «Strong» est disponible.

La seconde soirée fut marquée par un break au cours duquel Marcel Bach, l’organisateur du festival, a prononcé un hommage à Johnny Cash qui venait de décéder la veille à Nashville, sous forme d’une minute de silence et de la diffusion du titre «Ring of fire», et lors de la conférence de presse, les trois artistes ont donné leurs sentiments à ce sujet. Tracy Lawrence était celui qui connaîssait le moins l’Homme en Noir, mais Johnny Cash faisait l’hunanimité et forcait le respect dans de nombreux genres musicaux. Les quatre lascars ont repris des chansons de Johnny Cash et se sont aussi livrés à des imitations vocales de Willie Nelson et Waylon Jennings pour la plus grand plaisir du public, souvent debout, qui applaudissait à tout va.

Il serait injuste de ne parler de l’édition 2003 sans commenter le show de Sarah Jory dont la particularité est d’être, d’une part multi-instrumentiste, et d’autre part self-managée aujourd’hui. Après avoir été l’une des artistes phare du label Anglais Ritz Records où elle se sentait à l’étroit, Sarah a décidé de se prendre en main, et Trisha Walker lui a donné la possibilité de jouer à Gstaad. J’ai rencontré Sarah et son entourage dont ses parents il y a dix ans à Exeter, dans le Devon, dans le sud ouest du Royaume-Uni. La guitare, la mandoline, la pedal steel et j’en oublie n’ont aucun secret pour elle, et ses six awards consécutifs de Meilleure chanteuse de country décernés par la BCMA, British CMA, sont l’illustration d’une artiste complète dont les amis sont Buddy Emmons, Lloyd Green et Kenny Rogers entre autres. La scène off de Gstaad où elle a donné son concert semblait petite pour acceuillir le groupe, mais sa présence fut une révélation pour beaucoup de gens qui la découvraient.

Autant dire que le nombre de places vendues pour cette édition se reflétait dans les yeux pétillants de Marcel Bach et on comprends sa satifaction pleinement méritée. Depuis 1989, le line up des artistes présents mentione Travis Tritt, Trisha Yearwood, Lorrie Morgan, George Jones, BR549, les Tractors, Alisson Moorer, Kathy Mattea, Paul Brandt, Billy Ray Cyrus, le Nitty Gritty Dirt band, Lyle lovett... Le listing est exaustif est la responsable de la programmation musicale est Trisha Walker-Cunningham, et son terrain d’action couvre les Country Nights de Gstaad, le Country Rendez-Vous Festival de Craponne sur Arzon en France et Mragowo Festival en Pologne.

Mark Chesnutt a quité Sony et est sur le point d’annoncer sa signature chez un nouveau label, et est en studio. Pour sa part, le dernier CD de Joe Diffie est baptisé «In another world», et Terri Clark est toujours chez Mercury/Universal avec «Pain to kill». Il faut savoir qu’un single des trois artistes est paru «Rockin’ the rockhouse down» écrit par Joe Diffie, et un CD regroupant trois chansons de chacun d’eux est disponible. Cette tournée s’est constituée il y a deux ans et demi, en juin 2002. La capacité du chapiteau couvert est de 3000 places dont 2700 assises selon les responsables du festival, et cette année, toutes les places étaient vendues, et pour cause, et cela fait un total de 6000 personnes sur deux jours. Les Country Nights de Gstaad sont aussi très médiatisées par la radio et la télévision Suisse, bénéficiant ainsi d’une promotion nationale. Le programme 2004 est d’orès et déjà annoncé et vous aurez le plaisir d’y voir LEANN RIMES, JAMIE O’NEAL, MICHAEL PETERSON et le LONESOME RIVER BAND. Notez que Michael Peterson a joué au Country Rendez-Vous Festival en 2003, et le Lonesome River Band quelques éditions auparavant.


Les COUNTRY NIGHTS de GSTAAD
http://www.countrynight-gstaad.ch
COUNTRY RENDEZ VOUS FESTIVAL
http://www.festivaldecraponne.com