IAN SCOTT

interviewé à Paris fin 2007

Interviewed in Paris at the end of 2007

by Jean Agostini www.ianscott.fr

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Interview de Ian Scott par Jean Agostini
>

> Nous sommes à presque un mois de Noël, en face de l'Opéra Bastille, pour
> faire une prospective sur les multiples activités de Ian Scott, dont je suis
> l'évolution depuis un bon nombre d'années maintenant. Son ouverture d''esprit
> en matière de country est un atout qui lui permet de toucher un large
> public, et c'est l'une des raisons, avec l'excellente qualité de son travail
> et sa convivialité, qui me motive pour mettre en valeur son actualité
> toujours très fournie.

> Jean Agostini - Salut Ian, parles-nous de ce beau projet de disque dédié aux
> enfants, avec l'aide du Lion1s Club.
>
> Ian Scott - Grâce à ce projet, nous avons déjà réussi à faire deux ou trois
> chèques, et c'est carrément le Président du Conseil Général de l'Oise qui a
> remis ce chèque aux enfants, et là où je suis vraiment content, c'est que
> les associations peuvent le distribuer aux enfants et aux familles.

> J.A. La démarche de produire trois versions du titre est très intéressante.
> Quelles en sont les raisons ?
>
> I.S. Pourquoi y-a-t-il trois versions ? Ahhh !! (rires). Il y a une version
> où je chante, une autre où ce sont les enfants qui chantent, puisque la
> chanson est destinée aux oeuvres, c'est bien de la faire chanter par les
> enfants de la chorale d'Asnières. La troisième version est karaoké parce
> qu'il y a plein de gens qui s'amusaient à la chanter et c'est pour cela que
> j'ai mis le texte derrière avec les paroles.

> J.A. C'est aussi une façon de toucher le public Chinois, et asiatique en
> général.

> I.S. Oui, pourquoi pas, je suis bien distribué au Brésil.

> J.A. L'idée de ce titre pour les enfants est venue comment ? C'est toi qui a
> contacté le Lion's Club où est-ce venu par d'autres voies ?

> I.S. Cela fait longtemps que je voulais aider les causes d'enfants. C'est un
> projet personnel, je voulais aider les causes d'enfants et leur faire un
> don. Tout seul, qu'est-ce que tu veux que je donne, n'importe quelle somme,
> ce n'est pas énorme, je ne suis pas Rotschild, alors je me suis dit, la
> meilleure façon de faire un don est de faire un produit qui puisse être
> vendu et générer de l'argent. Comme je sais chanter, j'ai décidé que ce
> serait un produit musical. Ensuite, j'ai eu du mal à trouver quelqu'un pour
> m'aider car je ne connais pas les associations d'enfants. Il fallait
> quelqu'un de compétent et c'est là que le Lion's Club d'Herblay m'a contacté
> en me disant « On aime ton projet, on aime ta chanson, alors on va te
> fabriquer les disques, pour que tu puisses t'exprimer et faire la chanson
> dont tu as envie ».

> J.A. Comment s'est fait le lien avec le Lion's Club ?

> I.S. C'est le Lion's Club qui m'a contacté car j'avais chanté le titre lors
> d'une soirée Musicbox au Théatre Molière à Poissy. Le Lion's Club était
> présent, mais ce n'étaient pas les mêmes personnes. En fait, je ne savais
> pas que le Lion's Club avait plusieurs réseaux. Il s1est passé un an, et
> j'ai décidé de re-contacter sept ou huit clubs, et c'est celui d'Herblay qui
> a répondu en disant qu'il acceptait mon projet. Le Lion's Club d'Herblay a
> proposé l'idée à d'autres clubs, et il y a eu des réponses positives pour
> soutenir mon projet. Mon souhait était que ce Lion's Club finance le projet
> pour que les associations, comme Enfants et Santé, jouent le jeu en en
> achetant, et grâce à tous ces disques qui ont été revendus et achetés par le
> public, tous les bénéfices sont allés aux enfants. Le Président du Conseil
> Général de l'Oise a remis trois chèques. Je n'ai pas les montants mais il y
> a eu près de 3000 disques vendus en si peu de temps puisque la sortie a eu
> lieu en juin. C'est sûr que les fans l'ont acheté parce qu'il y avait mon
> nom dessus et que çà leur faisait plaisir.

> J.A. La qualité du disque est bonne, et c'est une country très accessible à
> beaucoup de gens, plutôt pop-folk pour toucher un maximum de personnes, et
> c'est une bonne démarche.

> I.S. Oui, absolument, ce n'est pas de la country pure, il y a des violons,
> un quatuor de musique classique, alors j'ai joué le chef d'orchestre. Ce
> n'est pas que pour les enfants de la country music, mais pour tout le monde.
> J.A. Finalement, où a été réalisé l'album ? Chez toi, je ne pense pas, car
> ce n'est pas assez grand pour accueillir tout le monde.

> I.S. C'est vrai, dans mon studio je ne peux pas mettre 25 enfants, alors je
> l'ai fait dans le studio où je suis associé avec Jean Marie Migeot, de
> Decibel production. On se connaît très bien, et cest lui qui fait les
> arrangements de Jacques Dutronc depuis 20 ans. Pour revenir à ce disque, il
> va y avoir une deuxième vague mise en vente très bientôt. S'il y a des gens
> intéressés par ce projet, et qui souhaitent voir leur logo dessus, il faut
> qu'ils se manifestent.

> J.A. A combien d'exemplaires s'est vendu le CD « Hop » ?

> I.S. Je n'ai pas les chiffres pour celui-là. Pour le disque aux enfants,
> c'est une enseigne qui s'en occupe, j'ai préféré de pas avoir de bénéfices
> et donné tous mes droits, je ne m'en occupe pas. Pour ce qui est de mes
> disques, je ne suis pas le producteur, je n'ai pas accès aux nombres de
> fabrication, et je n'ai que mes relevés SACEM. Ca marche bien, c'est Noël !!
> (rires).

> J.A. C'est une société dénommée Rquimarche qui te produit, mais tu n'en
> parles jamais. J'aimerais bien que tu nous parles de l'équipe qui est avec
> toi.

> I.S. J'ai une équipe un peu dans l'ombre. Rquimarche, au départ, c'est parti
> d'une association de gens qui ont voulu m'aider, tout simplement, et il
> s'est trouvé que ça s'est bien développé, surtout sur l'international. En
> France, ils ont développé leur activité, et ont rencontré d'autres artistes
> à l'international grâce aux voyages que je fais. Ils ne sont pas contre le
> fait de s'occuper d'autres artistes en France, mais à ce jour, cela ne s'est
> pas fait.

> J.A. En ont-ils trouvé ?
>
> I.S. Oui, à Londres, et je repars en Ecosse en février mars 2008 pour moi et
> pour cela aussi. Je donne aussi beaucoup de temps à Rquimarche.

> J.A. C'est une équipe de combien de personnes qui gravitent pour toi et
> l'international ?
>
> I.S. Il y a sept à huit personnes qui travaillent pour le réseau. Ce n'est
> pas beaucoup mais chacun a son secteur, dont une relation presse. C'était
> autour de moi à la base, et je suis content que ça évolue. Avant, je faisais
> tout tout seul, répondre au téléphone, devis, aller voir les salles, faire
> les disques Sˇ Maintenant, ce sont eux qui gèrent ces activités.

> J.A. On sait bien qu'un artiste qui est chanteur, parolier, musicien et
> arrangeur, entre autres, ne peut absolument pas s'occuper d'autres choses.
> Le problème est qu'il faut gérer d'autres activités pour être connu du
> public et des médias, et çà implique une équipe.
>
> I.S. Je compose les musiques et la plupart des textes, puis m'occupe des
> prises de son, des enregistrements studio, arrangements, mastering, des
> déroulements spectacles, je dirige mes danseurs, alors si en plus il faut
> aller voir si le T-shirt est bien imprimé et allez chercher les cartons,
> c'est plus possibles. Il faut déléguer car on ne peut pas être bon partout.

> J.A. Il y a deux domaines à gérer : toute la partie artistique pour réaliser
> entre dix et quinze titres en moyenne, puis toute la production du CD et les
> médias. Aujourd'hui, les rapports artistes/labels/médias/public ont changé,
> avec un tiers qui s'appelle internet, et il faut revoir la copie pour
> s'adapter.
>
> I.S. Oui, avant, les maisons de disques prenaient en main l'artiste et
> c'était un rève d'être signé. Depuis dix ans, ils ne signent plus grand
> monde et ne prennent plus de risques. Maintenant, çà fonctionne par activité
> : tu signes pour une distribution ou pour un contrat de licence. Pour moi,
> ils ne savaient pas travailler ce que je fais car la country, ils ne
> connaissent pas et n'ont pas les réseaux de spectacles ni de promotion.
> Alors, je me suis dit qu'il vallait mieux monter une structure et faire un
> peu leur boulot en parallèle, et c'est là qu1est venu Rquimarche. On a nos
> propres studio d'enregistrements, à Londres et à Paris, notre réseau de
> distribution, et on évite les secteurs trop populaires. On évite les grandes
> surfaces car je n'ai pas assez de promotion nationale pour avoir besoin de
> leur implantation en réseau , on privilégie les FNAC, Virgin, et certains
> espace culturel Leclerc ,. Il n'est pas utile d'être en vente au Carrefour
> de Limoges si je ne fais pas de concert dans cette ville, et même s'il y a
> une radio locale qui diffuse ma musique, ce n'est pas suffisant. Le magasin
> va me renvoyer les disques au bout de six mois et je vais devoir rendre
> l'argent. Je préfère travailler sur de petites distributions qui
> fonctionnent, plutôt qu'une grosse, nationale, qui ne sert à rien pour
> l'instant. Les distributions nationales veulent 5000 à 6000 exemplaires, ce
> qui implique un tirage de 6000 à 7000 pour la promo, et au final, ils te
> renvoient 2000 copies qui n'ont pas été vendues au Carrefour des villes ou
> l'on ne me connait pas. Donc, tu perds les frais de fabrication, d'envoi.
> Cela ne m'intéresse pas sauf si c'est une maison de disques qui prend çà en
> mains.

> J.A. Il existe des sociétés de distribution en France, comme Lonestar
> Productions d'André Kohler, et Khonda Music, ainsi que Transam. Comment
> vois-tu le contexte et les rapports avec eux ?
>
> I.S. J'aimerais bien travailler avec André ou d'autres gens, mais je ne les
> ai jamais vu, de visu, mais on s'est écrit à ce sujet.

> J.A. Tu penses ne plus être vraiment libre de tes actes si tu signes une
> collaboration avec eux, même si cela n'enlève rien à la qualité reconnue de
> leur action.
>
> I.S. Tu sais ce qui me dérange le plus en France, et ça me déçoit beaucoup,
> c'est que, si je signe avec André sur une distribution, je vais avoir contre
> moi tous les autres en France qui essayent de faire comme André parce que je
> n'aurai pas été avec eux. C'est un peu comme pour les festivals. La country
> est une grande famille, et au lieu de s'aider, certaines personnes ne
> s'aiment pas et critiques les décisions d'un tel ou d'un tel. Au niveau des
> radios, il y a moins de problemes. Jessaie de ne pas rentrer dans ces debats
> et de faire mon travail d'artiste.

> J.A. Non, pour ce qui est des radios, il n'y a pas ce problème. Mais,
> expliques-nous ton sentiment vis-à-vis des festivals ?
>
> I .S. Si tu joues dans un gros festival, le second grand festival ne
> t1accueillera pas, et inversement, et c'est nul, un artiste est neutre. La
> distribution en France fonctionne sur ce système. Les labels comme Khonda
> Music et Lonestar, ont des partenariats, mais chacun a ses artistes, ses
> façons de travailler, et si je signe chez l'un, j'ai pas envie d'avoir
> l'autre a dos. Avec Rquimarche, c'est plus simple, on est indépendant, on
> envoi les disques a ceux qui en veulent comme les particuliers, et aussi aux
> distributeurs. ils les revendent au prix qu'ils veulent. Je travaille avec
> Dreamwest comme çà. Patrick me demande des disques, il les paye et les
> revend au prix qu'il fixe. Je joue donc aussi le rôle distributeur, de
> fournisseur de disques. Par ailleurs, celui qui ne trouve pas mes disques va
> sur internet, trouve mon site et les commande. C'est facile maintenant.
> J.A. Quelles sont tes rapports avec les radios, ici et à l'international ?
>
> I.S. A l'étranger, les diffuseurs me recoivent pour des interviews (on rit
> bien) et passe mes titres, donc je suis vite informé. En France je reçois
> les playlists de ceux qui me diffusent. Lorsqu'un DJ m'envoie sa playlist,
> je vois qu'il me programme. S'il ne l'envoie pas, je ne sais pas ce qu'il a
> fait du disque. Après, de toi à moi, certaines radios vont juger un artiste
> en disant « j'aime ou j'aime pas » et ils ne vont pas le passer. Bien sûr,
> il faut que l'animateur se fasse plaisir, mais quand tu es une radio public
> ou un journaliste, il faut en faire quand même la promo car même si ce n'est
> pas trop ton goût, ça peut plaire au public qui doit en etre informé.

> J.A. Etant DJ, je programme parfois des disques que j'apprécie moyennement,
> mais comme ce sont des nouveautés que le public peut aimer, j'estime que je
> dois les programmer. Il se peut, par contre, que je les programme moins
> souvent qu'un album qui me plaira, mais l'éthique fait que je les proposerai
> aux auditrices et auditeurs de mon émission. Cà me semble basique, mais
> c'est un choix personnel.
>
> I.S. Oui, il y a des gens qui ne me programmeront pas car ils n'aiment pas
> ma musique. Dommage, leur manque d'ouverture d'esprit empêchera le public de
> se faire sa propre opinion. Les DJ n'ont qu1a se faire une compil pour leur voiture.

> J.A. Ahah !! (rires) c'est la compilation mp3 idéale pour la voiture !!
>
> I.S. Cà sert un peu à la « Compilation de tout ce que j'aime » dirait le DJ,
> « Toute la musique que j'aime » (ndlr : toujours un peu d'humour lors de
> cette interview ).

> J.A. Je programme beaucoup « Finalement » car il a un tempo très
> Californien, et il y a de bonnes réactions.
>
> I.S. C'est une chanson qui s'écoute bien. Dailleurs, si tu vas sur
> dailymotion.com, il y a des amis qui m'ont pris en vidéo > sur cette chanson lors d'un concert, c'est donc un bon choix.

> J.A. Ton actu est très chaude puisque, hormis le disque pour les enfants, il
> y a le nouvel album en préparation et le concert au Bataclan, Tes journées
> sont bien remplies !!
>
> I.S. Oui, tout cela et les tournées, comme la Laponie et les autres. C'est
> beaucoup de travail, mais je crois que l'amour des gens, çà donne des ailes.

> J.A. Toute cette activité est motivante, et il y a une euphorie humaine qui
> se crée autour de cela.
>
> I.S. C'est clair !! et puis, il y a une demande. J'ai d'autres projets de
> disques, et de DVD au mois de septembre.
> J.A. La réalisation d'un DVD m1intéresse pour HIGHWAY TV et pour la
> diffusion de vidéos sur téléphones mobile.
>
> I.S. Oui, ce sera un énorme DVD, une grosse production avec une très bonne
> qualité, et il y aura beaucoup de moyens car, tu me connais depuis le temps,
> et lorsque je fais un album, je veux qu'il soit bien enregistré, je suis
> hyper perfectioniste. Si j'ai envie d'avoir une guitare précise par un
> musicien précis, style Denis Lable, je les appelle, ils viennent, je les
> paye et le travail est parfait. Je ne lésine pas. S'il me faut un orgue, un
> Hammond, je loue un Hammond, même si c'est pour un refrain dans un titre, je
> suis comme çà. Dans le DVD, il y aura plein de choses et sera très complet,
> et il va être complet car çà fait un an que je le prépare.

> J.A. Il y avait une caméra mobile sur scène lors de ton dernier concert au
> Billy Bob's. Je présume que c'est lié au DVD.
>
> I.S. Oui, des petites séquences seront pour les DVD. et il va y avoir au
> Bataclan une TV qui fera une émission à l'échelle mondiale, ce qui va
> m'aider pour ma carrière internationale. En fait, il y aura des accords qui
> permettront des diffusions sur une période précise, et ensuite les droits de
> diffusion seront revendus à un autre média, et ainsi de suite.

> J.A. C'est un système de licence de diffusion qui se fait couramment aux
> USA.
>
> I.S. Oui, et c'est justement aux USA que cette opération aura lieu, et j'y
> vais en juin ou spetembre pour cette raison.

> J.A. Y-a-t-il une diffusion prévue en Europe et plus précisément en
> Allemagne, Belgique et Suisse par exemple ?
>
> I.S. Oui sur FR3 ou TV5, mais les autres chaines de TV Françaises ne
> s'intéressent pas trop a la country et a ses artistes. C'est dommage d'être
> contraint de ne se produire en grande partie qu'à l'étranger.

> J.A. Il faut vraiment parler et mettre en avant ta démarche de jouer au
> Bataclan car c'est une salle totalement dédiée au circuit rock. C'est une
> première pour un artiste Français de s'y produire. Comment cela va-t-il se
> concrétiser ?
>
> I.S. Il y a eu un spectacle de chant et de danse fait par des Américains au
> Bataclan il y a bien longtemps, mais les artistes Français new country n1ont
> jamais fait cela. Il y a 1700 places et il faut les remplir, et la location
> de la salle est aussi un élément important du budget.

> J.A. Les tarifs des salles du milieu rock ne sont pas comparables avec les
> barèmes habituels des lieux où se jouent la country. De plus, il y a de
> nombreux frais supplémentaires comme la sécurité.
>
> I.S. En effet, ça approche plus les 30 000 euros avec les techniciens, la
> salle, la sono,le service, les billeteries, c'est un autre monde. Il faut
> les remplir juste pour 2 heures de concert, et c'est un challenge pour un
> artiste peu connu comme moi au niveau national.

> J.A. A quel niveau en est la vente des billets ?
>
> I.S. Nous avons tout vendu assis et presque tout debout. On est super
> contents parce qu'on ne s'attendait pas à çà. Normalement, un spectacle se
> remplit dans les deux derniers mois. Là, en à peine un mois, on a presque
> rempli 80% de la salle, et il reste deux mois !! Je compte aussi sur les
> cadeaux de Noël, et les gens vont acheter des billets et les offrir à leurs
> amis pour venir.

> J.A. C'est tout-de-même un sacré défi, un sacré challenge, et tu es sur le
> point de réaliser un concert country au Bataclan avec un artiste Français,
> quasiment à guichets fermés.
>
> I.S. Il y avait une demande des fans, et toi qui me suit bien tu te
> souviens. Par exemple, lorsque j'ai jouais à Poissy, la première fois je
> devais être tout seul, et comme çà se remplissait plutôt bien, et c'est
> formidable, il y a eu ensuite plusieurs artistes ajoutés au programme, et
> je suis entré sur scène pour finir vers 2h30/3h du matin. Donc, les gens qui
> m'ont découvert ce jours-là m'ont dit, tu es super mais on est fatigué
> d'attendre si longtemps. Le deuxième Poissy fut à peu près la même chose, et
> au troisième, j'n'ai fait qu'une chanson et j'ai reçu un award, et les gens
> ont dit que c'était trop court. En 2004, j'ai fait l'Olympia où j'étais
> invité a chanter pour les Roses d'Or, et là aussi je n'ai fait qu'une
> chanson, et les fans on trouvé ça trop court. On m'a dit « On a payé 40
> euros pour une chanson ». Et là, le dernier Olympia en date, c'était en juin
> 2006, pour Génération Rock'n'Roll, et j'ai fait trois ou quatre chansons,
> mais il y a eu une première partie qui a duré deux heures. Plus une heure de
> spectacle avant, ce qui les a fait attendre trois heures avant mon passage.
> A un moment, j'ai reçu plein de messages me demandant quand j'allais faire
> un véritable concert seul. Alors, j'ai trouvé un producteur pour le show du
> Bataclan. Et il y aura des surprises. Le concert va débuter à 15h et ce sera
> un dimanche, une journée très disponible pour tout le monde.

> J.A. La date est un bon choix car faire un concert en semaine à 15h, c'est
> du suicide !! Le dimanche, les familles, les jeunes, tout le monde peut
> venir.
>
> I.S. De 7 à 77 ans, il y aura des enfants, des jeunes, des familles, des
> gens du spectacle, on a en effet des gens de ce milieu qui ont réservé qui
> n1ont rien à voir avec la country mais qui sont curieux de voir de la
> country au Bataclan. C'est bien car, avec ce concert, il y a peut-être 800
> personnes qui vont découvrir la country.

> J.A. Je pense qu'un artiste country Français passant au Bataclan va
> réveiller un peu certains médias nationaux qui vont en parler. Ce sera un
> peu comme un choc, et cela peut avoir un impact dans les maisons de disques
> et les grands médias, radios, presse écrite, et internet.
>
> I.S. Oui, je pense que cela peut créer un intérêt de la part de ces milieux.

> J.A. Comment va se passer l'après-midi ?
>
> I.S. Cà va durer 2h30, de 15h à 18h à peu près, et il n1y aura pas de DJ, ce
> ne sera pas un bal. Devant moi, il n'y aura que des fauteuils, donc pas de
> parquet pour danser, mais les gens pourront danser autour. Le Bataclan ne
> sera pas dans sa configuration habituelle, ce sera des rangé comme au
> théatre, car on peut mettre plus de monde. Presque toutes les associations
> de danse qui ont réservé veulent être assises. C'est fort !!

> J.A. C'est étonnant de la part des line dancers.

I.S. En fait, ils dansent sur mes disques dans les bals, mais là je suis
présent, ils verront le chanteur sur lequel ils dansent toute l'année.

J.A. Tu penses vraiment qu1ils vont vraiment rester assis ? Je pense qu'à un
> moment, ils vont craquer et se lever pour danser. C'est inévitable !!
I.S. Il est prévu dans la disposition de la salle, autour des rangées de
fauteuils, un emplacement pour danser. Il y a d'ailleurs des gens qui
réservent pour rester debout, il y a les deux choix. On est à 85% de
remplissage et il n'y a que 15% de gens qui veulent danser. Sur scène, il y
aura mes danseurs, à l'Américaine, il y aura aussi une surprise. Ce n'est
pas un show pour danser et il y a très peu de gens qui veulent danser, mais
ceux qui le souhaitent auront un espace.

J.A. Tu évoquais des surprises durant le show. Je ne te demande pas
lesquelles évidemment mais de quelles façons feront-elles leurs apparitions ?

I.S. Les surprises apparaitront au compte-gouttes durant le spectacle, et
comme il n'y aura pas de première partie, le public sera tout-de-suite dans
mon univers. Ils ont payé pour moi, alors ils m'auront dès le début (rires).
On passe beaucoup de temps, avec les répétitions et les danseurs, et c'est
Guylaine Bourdages qui fait les chorégraphies avec son école de danse,
là-bas au Canada, et ensuite, mes danseurs apprennent les danses ici. Au
Canada, Guylaine peut présenter 60 danseurs sur scène, alors lorsque je fais
un spectacle là-bas, ce sont ses danseurs qui m1accompagnent. J'aurais bien
voulu les avoir au Bataclan avec mes danseurs, mais les faire venir
coûterait trop cher à raison de 700 euros par billet d1avion. Alors six
danseurs, c'est déjà une belle somme.

J.A. Si cela peut t'arranger, je peux héberger chez moi deux danseuses, pour
te faciliter les choses !!

I.S. Ahah ! en effet, il y aura quelques jeunes femmes !! Par contre,
j'n'exclue pas de refaire une scène un jour avec eux en France. On ne va pas
s'enrichir sur le Bataclan, car l'organisation du staff est lourde, le but
est que tout le monde soit payé, mais surtout d'apporter un vrai show, un
vrai souvenir pour nos fans. L'inconvénient de jouer à 15h, c'est que
l'artiste doit travailler dès 8H30 du matin, et ce n'est pas une bonne heure
pour un artiste car il n'est pas très frais. Pour réserver, on peut aller
sur mon site.

J.A. C'est www.ianscott.fr <http://www.ianscott.fr/> Et il y a un téléphone indiqué sur ton site. Et le Bataclan, c'est au 50 Boulevard Voltaire, dans le 11ème.

J.A C'est une salle mythique où Emmylou Harris s'est produite trois fois,
accompagnée par Buddy Miller , et Jim Lauderdale qui a fait sa première
partie lors de l'un de ses concerts. L'endroit est dôté de balcons où l'on
peut s'asseoir, tout comme au sol sur les côtés. De grosses pointures du
rock y jouent régulièrement.

I.S. (J'adore Emmylou Harris). De plus, ils ont acheté une nouvelle table de
mixage qu'ils vont recevoir en janvier, et je pourrai en bénéficier. Et ils
voulaient savoir si je voulais avoir une console analogique ou numérique, et
mon choix s'est porté vers une analogique, une grosse console MIDAS
analogique toute automatisée.

J.A. Que t'apporterait le numérique ? C1est plus simple à manipuler mais
pour l'enregistrement d'un concert, il y a peut-être une perte de feeling.

I.S. Le numérique, c'est pratique, mais dans le cas d'un larsen, tu ne sais
pas de quel micro çà vient. En analogique, tu as les boutons devant toi et
tu appuies tout de suite sur l'un des 24 boutons qui sont ouverts et où tu
vois visuellement la piste qui produit le larsen. Avec le numérique, tu
rentres dans des pages visuelles à l'écran, et si tu es en train de régler
ta réverb et qu'il se produit un larsen, tu ne vois pas la page
correspondante à la tranche où il y a un problème et çà t'oblige à sortir de
la page écran de la réverb pour aller voir où est le bogue. Le temps de
réaction est donc bien plus long. C'est le premier point. Le second concerne
les convertisseurs numériques audio. Nous, on travaille avec des instruments
acoustiques, et on n'a pas besoin de convertir en numérique, pour
reconvertir ensuite en analogique, pour les enceintes puisqu'on n'a ni
séquences ni boucles, ou d'ordinateurs derrière. Comme cela, pas besoin de
convertir, et les pré-amplis de la Midas sont exceptionnels.

J.A. C'est une très bonne marque pour ce type de prise de son et
d'enregistrement.

I.S. Oui, et c'est une vraie console, qui fait trois mètres de long, avec de
bonnes équalisations, et comme c'est de la musique acoustique, il faut en
profiter. D1ailleurs mon studio est équipé en analogique avec une grosse
console.

J.A. Je me souviens très bien des micros Neuman U 87 lorsque je suis venu
chez toi. Il y a longtemps, j'allais souvent à Radio 7, dans la grande
maison ronde de Radio France, et j'avais fait des jingles avec leur micro
Neuman U87 pour la radio locale où j'animais une émission. Ces micros sont
très chers mais la pureté du son au casque était unique.

I.S. Oui, c'est le U87, U47, ils sont chers mais c'est un investissement qui
dure 15 à 20 ans. J'attache beaucoup d'importance aux micros, aux
convertisseurs, aux cables, aux soudures à l'or. Certains disent que c'est
une vraie bétise. Je pars du principe que pour réaliser de belles choses, il
faut y mettre les moyens.

J.A. A propos du prochain CD, je pensais qu'il sortirait pour le Bataclan.

I.S. En fait, je travaille beaucoup dessus mais il est possible que le DVD
sorte avant. Le Cd sera fait de nouvelles chansons. Mais tout ça c'est pour
septembre.

J.A. Merci Ian pour cet excellent moment passé avec toi, et rendez-vous au Bataclan le 3 février.